top of page
  • Photo du rédacteuradejinfo

État des lieux de l’enseignement du jazz en France au Conservatoire de Bourges – 1er octobre 2022

Dernière mise à jour : 22 oct. 2022

Présents : Michaël Alizon, Stéphane Audard, Guillaume Cadot, Michel Cheret, Ramon De Herrera, Bernard Descotes, Julien Dubois, Guillaume Guedin, Bertrand Lanciaux, Pascal Mabit, Massimiliano Mastella, David Maron, Matthieu Marthouret, Pierrick Menuau, Benjamin Moussay, François Raulin, Philippe Ribour, Jean-Charles Richard, Jacques Schneck, Hervé Sellin, Erwin Siffer, Olivier Py, David Pautric, Delphine Pascault, Loïc Rechard, Jean Thomas, Alain Vankenhove


Compte Rendu de la table ronde, 11h00 -13h00

Benjamin accueille les participants, et rappelle les enjeux de la journée : retour d’expérience des acteurs du territoire, et mise en place d’un observatoire national de l’enseignement du jazz. La première partie de la matinée est consacrée à un retour d’expérience sur l’enseignement du jazz en région.


Retour d’expérience en région


Michaël Alizon

Dans le Grand Est, les CRR de Metz, Nancy et Strasbourg sont les trois établissements qui ont mis en place un CPES jazz. Strasbourg et Nancy travaillent en réseau. Le pôle supérieur accueille 5 étudiants. Les problématiques concernent principalement le manque de salle, notamment pour la diffusion. La dynamique de recrutement des élèves est relancée après le COVID.


Guillaume Guedin

Guillaume a été nommé coordinateur du département jazz du CRR de Nantes en septembre 2022. Le département jazz accueille des élèves de niveau débutant à 3ème cycle. Le département est en phase de réorganisation, notamment en ce qui concerne l’initiation. Le département bénéficie du soutien actif de la direction. La collaboration avec le département musiques actuelles amplifiées se fait avec la mutualisation des dispositifs d’insertion professionnelle. Les étudiants de CPES sont accompagnés dans leur préparation aux concours d’entrée dans l’enseignement supérieur. Les problématiques concernent le manque de moyen et l’impossibilité d’accueillir tous les élèves. Une mise en réseau avec les partenaires locaux permet en partie de résoudre ce problème.


David Pautric

David enseigne au conservatoire de Tarbes et dans une école associative de la FNEIJMA, Music’Halles. Les conservatoires du territoire travaillent en réseau et ont mis en place des évaluations communes. Une collaboration jazz/musiques actuelles amplifiées se fait en partenariat avec les écoles privées. Des partenariats existent avec les diffuseurs, notamment avec le festival de Marciac et le collège jazz de Marciac. L’agglomération toulousaine est active musicalement. Le CRR reste cependant isolé.


François Raullin

Le CRR de Grenoble ne comprend pas de département jazz, mais un pôle jazz qui se développe depuis 2016 a l'intérieur du département musiques actuelles .François dirige depuis 2008 un grand ensemble au conservatoire de Grenoble. Il a mis en place depuis 1997 le grand ensemble Micromégas, orchestre ouvert à tous et gratuit , avec large repertoire orienté sur la pratique du jazz et de l’improvisation. Le groupe se produit environ 4 a 6 fois par an. Il fait partie des projets de l'association La forge


Bertrand Lanciaux

Bertrand travaille à l’ESMD, avec un volume de 1300 heures sur le cursus, délivrant le DNSPM, le diplôme d’état, et une licence de musicien/interprète. L’ESMD travaille en réseau avec les CRR de Lille et Tourcoing, et les diffuseurs. Un recrutement de 6 élèves est effectué tous les trois ans. La problématique de l’âge élevé des étudiants de jazz se pose de façon aigüe. L’ESMD axe son offre sur la conduite de projets. De nombreux étudiants régionaux s’orientent à Bruxelles et à Paris. Très peu d’étudiants jazz de DNSPM poursuivent leurs études en master. Les pôles supérieurs ne peuvent pas offrir des enseignements validables dans l’enseignement supérieur ? Les pôles supérieurs sont dans l’attente de l’instruction des dossiers de valant-grade pour pouvoir délivrer des diplômes valant grade de licence.


Olivier Py

Olivier enseigne depuis 15 ans au CRR de Chalon sur Saône. Le département jazz s’étend de l’initiation au CPES, avec un axe fort sur l’accompagnement des étudiants vers l’enseignement supérieur. Olivier a créé des ateliers d’improvisation, afin d’allier étude de la tradition du jazz et pratique des musiques non idiomatiques. La problématique est de ne pas trop charger les cursus. La gestion du big bang est complexe du fait des absences, ce qui a amené Olivier à mettre en place un « big band de poche » d’une douzaine de musiciens, avec des répétitions organisées par session.


Loïc Rechard

Loïc est chef de centre du CFPM, avec un public constitué d’élèves en voie de professionnalisation et d’adultes bénéficiant de financement. Le recrutement des élèves en musique se tarit, notamment du fait de la perte de l’agrément RNCP. Loïc est coordinateur du département musiques actuelles au conservatoire de Soissons, avec des élèves de niveau premier cycle.


Jean Charles Richard

Jean Charles coordonne le jazz à la Ville de Paris. Le jazz s’est structuré à Paris dans des associations qui ont ensuite été reprise en régie directe par la Ville de Paris. Le département jazz du CRR s’est structuré en partenariat avec l’ensemble des conservatoires d’arrondissement. L’offre de parcours est importante avec plus de 60 professeurs dans les CMA, et près de 40 professeurs pour le cycle spécialisé et les CPES. La problématique de l’adossement des pôles supérieurs sur les conservatoires est centrale dans les problématiques de l’offre d’enseignement supérieur.


Bernard Descotes

Bernard présente Jazz(s)Ra, outil de structuration professionnelle en Rhône Alpes. Le collège formation fait le constat d’une absence d’enseignement supérieur en jazz dans la région. Les étudiants qui sortent du conservatoire sont obligés de quitter la région, notamment pour aller à Lausanne, qui accueille 120 étudiants en jazz, dont la moitié ne sont pas de nationalité suisse. Jazz(s)Ra fait un recensement du volume d’étudiants sur le territoire rhône-alpin. Cette enquête doit être menée au niveau national. Les pôles supérieurs sont envisagés par les étudiants et les enseignants comme un second choix.

Discussion


Jean Charles indique que le jazz s’est structuré de trois façons : des structures pionnières avec des équipes réduites, des acteurs institutionnels, des collectifs en train de se former. Il en résulte une grande hétérogénéité dans l’offre d’enseignement. Alain indique que les collectivités soutiennent peu le jazz, ce qui empêche une structuration pérenne, qui repose pour l’instant sur des initiatives privées. La situation est celle d’un morcellement de l’offre et d’un manque de visibilité.


Pierrick Menuau est coordinateur du département jazz du Conservatoire d’Angers, qu’il a structuré sur les trois cycles. Il a monté un big band en partenariat avec une harmonie locale.


Michael Chéret présente le département jazz du CRR de Lyon, avec 75 élèves et 9 professeurs. Le département jazz travaille en réseau avec les conservatoires de la région et les structures de diffusion. Le nombre d’inscrits aux concours d’entrée est en baisse sensible. Des formules innovantes permettent d’accueillir de nouveaux élèves : initiation, parcours continué, offre adulte.


Julien Dubois, coordinateur jazz et MAA du Pôle Supérieur, revient sur la problématique de la structuration par cycle, et du parcours de formation des élèves au sein du conservatoire. Il s’agit de repenser le dialogue avec les pratiques sur les territoires, comme cela se pratique dans les musiques actuelles amplifiées. Comment proposer de nouveaux accueils, avec des durées variables.


Hervé Sellin précise que ces dispositifs sont propres à l’enseignement initial. Au niveau des pôles supérieurs, il s’est agi historiquement d’un effet d’appel, et d’opportunités dont les acteurs institutionnels se sont emparés, mais sans en avoir les moyens.


Philippe Ribour se félicite des échanges et de la visibilité des problématiques qui émergent. Concernant l’enseignement initial, le classement des établissements est un outil d’harmonisation de l’offre sur l’ensemble du territoire. Ce classement est un enjeu pour les collectivités. Cependant, c’est un outil d’une portée limitée. Le maillage territorial tout de même est assez homogène au niveau national. Le Schéma d’Orientation National, en cours de révision, est un texte cadre qui reprend l’ensemble des bonnes pratiques. Il a acquis depuis 2016 et son inscription dans la loi LCAP, un caractère plus coercitif. Le nouveau SOP prévoit d’encadrer l’accueil des élèves hors cursus. Ce document s’est élaboré en concertation avec les associations d’usagers. Sa publication est pour le moment suspendue, devrait être effective prochainement.

Sur la question de l’enseignement supérieur, la situation des pôles supérieurs est effectivement préoccupante. Ils ont été mis en place par le ministère de la Culture, et sont membres de l’ANESCAS. Les problèmes d’effectif sont récurrents dans toutes les esthétiques. Cependant, il est très difficile de faire coïncider les places CPES et celles des pôles supérieurs. Le nombre de pôles et certainement trop important. Une spécialisation des pôles par discipline est une solution envisageable, afin de lutter contre un éparpillement. Le faible nombre de master est un problème.


Pour Delphine Pascault, la concertation avec le ministère n’est pas ressentie sur le terrain par les directeurs. La future version de SOP n’est pas assez transversale, et les spécialités sont envisagées trop séparément.


Stéphane Audard

Secrétaire de l’ADEJ

1er octobre 2022


144 vues0 commentaire
bottom of page