Workshop « Le jazz et la méditation » Vendredi 18 janvier 2019 au CRR de Paris
- adejinfo
- 6 déc. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 déc. 2018

Les plus grands jazzmen comme John Coltrane, Sonny Rollins, Herbie Hancock, Wayne Shorter ou John McLaughlin ont placé la pratique de la méditation au cœur de leur démarche artistique. Ce workshop a pour objectifs de découvrir, en situation de jeu, les sensations que procurent la méditation lorsqu'elle rencontre le jazz. Chacun pourra ainsi se faire sa propre idée de la façon dont les grands musiciens cités précédemment ont vécu cette expérience. Notre démarche se situe dans la plus stricte laïcité. La méditation, au même titre que la musique, peut être associée à des traditions religieuses mais son essence est ailleurs. Nous l'utilisons comme un outil susceptible de changer nos perceptions, nos ressentis et nos approches artistiques.
Déroulement :
• Les musiciens qui souhaitent participer s'installent et se mettent d'accord sur trois morceaux qui vont constituer la trame générale de leur voyage musicale.
• Une méditation guidée par Jean Thomas permet à chacun de se recentrer et d'entrer dans la transe méditative.
• La musique s'installe progressivement dans ce nouvel « espace-temps ».
• Le voyage musicale évolue naturellement au grès des suggestions proposés par les participants.
• Une courte méditation guidée achève la session pour permettre à tout le monde de se poser en douceur et revenir à la (triste) réalité.
« A Love Supreme came from introspection and meditation. He had been upstairs [for maybe] five days. When he came downstairs, it was like Moses coming down from the mountain. It was so beautiful … the gifts God gave him. He walked down and there was that joy, that peace in his face, tranquility. So I said, “Tell me everything. We didn’t see you really for four or five days. Tell us what you’re doing and what’s going on.” He said, “This is the first time that I have received all of the music for what I want to record, in a suite, the first time I have everything, everything ready. »
[TRADUCTION] (« A Love Supreme est né de l’introspection et de la méditation. Il [John] est resté à l’étage pendant [peut-être] cinq jours. Quand il est redescendu, c’était comme Moïse descendant de la montagne. C’était si beau… le cadeau que Dieu lui avait fait. Il descendait les marches et il y avait cette joie, cette paix sur son visage, la tranquillité. Alors j’ai dit : « Raconte-moi tout. Nous ne t’avons pas vraiment vu depuis quatre ou cinq jours. Raconte-nous ce que tu fais et ce qui se passe. » Il a dit : « C’est la première fois que j’ai reçu toute la musique pour ce que je veux enregistrer, sous la forme d’une suite, la première fois que j’ai tout, tout prêt. ») – (Alice Coltrane, interview avec Ashley Kahn 2001)
« I was into many things. I was into Rosicrucianism, I studied Buddhism, Kabbalah, even ― I was really into those philosophies of life, as were some of my compatriots. We were trying to find a way to express life through our improvisations. The music has got to mean something. Jazz improvisation is supposed to be the highest form of communication, and getting that to the people is our job as musicians. I’m not supposed to be playing, the music is supposed to be playing me. I’m just supposed to be standing there with the horn, moving my fingers. The music is supposed to be coming through me ; that’s when it’s really happening. »
[TRADUCTION] (« J’étais impliqué dans pas mal de choses, le Rosicrucianisme, le bouddhisme, même la Kabbale. J’étais vraiment dans ces philosophies de vie, tout comme certains de mes compatriotes. Nous essayions de trouver une façon d’exprimer ce qu’est la vie au travers de nos improvisations. La musique doit signifier quelque chose. L’improvisation jazz est censée être la plus haute forme de communication, et transmettre cela aux gens est notre travail de musiciens. Je ne suis pas censé jouer, la musique est censée me jouer. Je suis juste censé être là, debout avec mon saxophone en bougeant les doigts. La musique est censée venir à travers moi ; c’est ainsi que ça fonctionne vraiment. ») – (Sonny Rollins, npr.org)
« […] That word “jazz” is not a good enough word for being in the moment, but it suffices… But in the moment is so important to me because I see that the moment is a replica of eternity. You can’t have eternity without moments. So the moment is eternity, and eternity is that pathway… it’s a pathway strewn with adventure. Life is supposed to be a great big adventure with surprises all the way. »
[TRADUCTION] (« […] Ce mot « jazz » n’est pas assez bon pour signifier être dans le moment présent, mais il peut suffire… Mais être dans le moment présent est fondamental pour moi, car le moment présent est la réplique de l’éternité. Vous ne pouvez pas avoir l’éternité sans le moment présent. Donc le moment présent est l’éternité et l’éternité est un passage… C’est un passage rempli d’aventure. La vie est censée être une grande aventure avec des surprises tout le long. ») – (Wayne Shorter, Interview avec Larry Apelbaum 2012)
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